Si j'avais un franc
J'ai rencontré Abdelkrim Saifi lors du 24ème salon de Bondues.
J'ai lu son livre. Il n'est pas près de s'effacer de ma mémoire.
Merci, Abdelkrim, d’avoir écrit ce livre. Quelle leçon de tolérance, de courage, d’amour en partage, de persévérance ! Que j’aurais aimé connaître Yamina , ta mère, et Korichi, ton père ! Ils m’eussent tous deux invité à partager le couscous !
D’ailleurs, « Si j’avais un franc » aurait pu s’intituler « Yamina ». Il n’y aurait pas eu là matière à redire. Elle fut la femme honnête dans toute l’acception du terme, à la fois épouse aimante et fidèle, mère tendre et attentive.
Apparemment, les Soufis sont une famille ordinaire, banale. Apparemment, seulement. Ils quittent l’Algérie au lendemain de la seconde guerre pour s’installer à Hautmont, dans le nord de la France. Ils travaillent dur pour élever leurs dix enfants auxquels ils entendent donner une éducation bien française. Korichi sait que seuls l’école et les livres sont les clefs du succès. « Tout pour l’école » ne cesse-t-il de dire.
De l’argile pétrie par cinquante années de travail est né ce modèle de réussite sociale et familiale. Cette histoire écrite par une plume talentueuse a valeur de conte. Tout parent devrait la lire à ses enfants à la veillée. L’apprentissage de la vie.
Je ne crois ni au paradis ni à l’enfer, mais je sais les traces que laissent dans la mémoire des survivants de tels êtres d’exception.
Et leur modestie fait qu’ils sont bien les seuls à ignorer qu’ils sont de tels modèles.
(JF Zimmermann)
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