Fête du Livre de Merlieux 2013
21ème Fête du Livre de Merlieux
MERLIEUX, 29 septembre 2013
Je ne suis pas bégueule, mais tout de même !
Faut-il être masochiste pour dédicacer à la fête du Livre de Merlieux ? En lisant ce qui suit, on pourrait le croire.
Les conditions d’accueil des auteurs sont déplorables. Je veux parler de ceux qui ne sont pas invités officiellement et qui, à défaut d’être évités, sont acceptés moyennant le règlement d’un emplacement, symbolique assurément, pour la modique somme de vingt euros.
Que peut-on espérer pour vingt euros ? Certes, pas un tapis rouge, mais un tapis d’herbe mouillée mêlée de boue. Pas pratique pour poser son porte-documents et son sac comportant une partie des livres destinés à être exposés. Ah ! Il y a une table, oui, bien sûr, une table sur tréteaux, pour l’heure déposée sur le tapis champêtre, inutilisable en l’état. Il faut prévoir, éponge, savon noir, et chiffon pour la rendre présentable avant d’y présenter ses ouvrages, neufs, faut-il le souligner, et divers documents. Quand au siège de ferraille rouillée, il ne m’appartient pas de le remettre en état. L’emplacement qui m’est réservé mesure un mètre et demi. La table, elle, est de deux mètres. Cherchez l’erreur.
Mes deux sacs à bout de bras, désemparé face à ce désolant spectacle, je demande au jeune homme qui m’a accueilli à l’entrée du village pour me placer, ce qu’il fallait faire.
- Si vous avez des problèmes, adressez-vous aux organisateurs, moi, je suis un bénévole ! me répond-il, sèchement.
Tiens donc, les « organisateurs » ne le seraient-ils point, eux, des bénévoles ?
Je veux lui demander où rencontrer ces organisateurs invisibles, qu’il a déjà filé, me laissant planté, face à ce décor pour le moins agreste.
Mon sang ne fait qu’un tour. Ma fierté étant blessée – je pourrais être le grand-père du jeune homme pressé – je rejoins mon véhicule pour regagner mes pénates. Là, quelqu’un me fait la remarque suivante :
- Vous n’avez pas l’intention de laisser votre véhicule à cet endroit ?
« Endroit » qui m’avait précédemment été indiqué par mon placier cycliste pressé. Un comble !
- Ne vous inquiétez pas, lui ai-je répondu, je m’en vais, définitivement.
Il a haussé les épaules, fataliste, - décidemment la politesse ne semble pas être de mise dans cette charmante organisation –
Qu’est-ce qu’un auteur, qui paye son emplacement, pour rencontrer quelques lecteurs friands de dédicaces et d’échanges avec l’écrivain ?
A défaut d’être reconnu par les éditeurs parisiens, - « sans doute doit-il être très mauvais », ne pourront s’empêcher de penser ceux qui ignorent tout du monde de la littérature – il n’en est pas moins une personne honorable, passionnée par l’écriture et ce qu’elle peut transmettre à ses semblables.
A Merlieux, lorsqu’il est évité, pardon, lorsqu’il n’est pas invité, il est toléré et ignoré. Il a payé pour se déplacer, péages, carburant, réglé sa note d’hôtel. Les quelques dédicaces qu’il sera heureux de faire seront bien loin de compenser les débours. Il en est conscient, mais il vient quand même. Tiens ! Cela ressemble à du bénévolat !
Ne mérite-il pas un minimum d’égards ?
Sur les autres salons que je fréquente - une bonne vingtaine par an - un déjeuner est organisé qui réunit les auteurs qui réunit les auteurs, les éditeurs et les organisateurs, sympathique point d’orgue de la journée.
A Merlieux, on débourse pour se payer un infâme sandwich.
Sur les autres salons, on vous offre pour vous accueillir le matin un café et quelques menues viennoiseries.
A Merlieux, on ne petit-déjeune pas.
Sur les autres salons, pendant la journée, on s’inquiète d’une petite soif et l’on vous apporte une bouteille d’eau.
A Merlieux, on suce l’herbe mouillée.
Sur les autres salons, la municipalité soucieuse de soigner son image vous invite à partager le verre de l’amitié, autre occasion d’échanges.
A Merlieux, on s’en va la queue basse en s’interrogeant sur la nécessité d’écrire.
Sur les autres salons, on considère l’auteur.
A Merlieux, on l’ignore.
A l’origine, cette manifestation était une foire aux livres consacrée aux livres d’occasion, déballage de trottoir, plus vide-grenier qu’autre chose. Les organisateurs ont voulu l’orner d’un vernis littéraire en l’élargissant aux dédicaces d’auteurs, mais ils n’ont pas réussi à gérer à la fois deux genres bien différents, qui ne peuvent cohabiter. Malgré les remarques en ce sens que j’ai formulées l’an passé et les promesses que l’on m’avait faites, rien n’a changé.
Pour paraphraser Jacques Brel, au sens second, je dirai :
« Il ne faut pas jouer les riches, quand on n’a pas le sou… ».
Merlieux jouxte Laon. Sa cité médiévale mérite le détour. Rien de tel que le silence d'une cathédrale pour temporiser et relativiser. Alors, à défaut d'images de Merlieux, j'ai ramené quelques clichés de Laon !
Le droit de réponse est ouvert et bien sûr, chacun peut émettre son opinion.
Commentaires
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- 1. Maïti GOLDMAN Le 30/09/2013
Bonjour Jean-François,
Je t'ai vu arriver en voiture, puis... plus rien. Je me suis demandé où tu étais passé. J'ai la réponse. Merci pour ces photos de la cathédrale que nous avions visitée la veille, plus le musée, charmant, des beaux-arts, pas très loin de là. Pour le reste, je confirme et adhère à ce que tu as écrit. On n'a vu personne, sauf le cycliste placier. Pour ma table même pb que toi, chaise inutilisable, rouillée et impossible à ouvrir. Aucun accueil officiel, ni un mot de remerciements aux auteurs et exposants Il y avait foule, certes, mais pas d'acheteurs. Tous ceux que je connaissais sont rentrés bredouilles. Moi j'ai plié bagage à la mi-journée. C'est un endroit où je ne retournerai jamais. De toute façon, il ne faut jamais mêler le neuf et l'occasion. Quand on peut acquérir un livre à 50 cts on ne va pas débourser 13 €...
Seras-tu à Rambouillet ce 6 octobre. On essayera de faire mieux, mais on part déjà avec un handicap : brocante le même jour sur le trottoir devant le Mercure ! Quoi qu'il en soit, les gens achètent moins de livres qu'il y a quelques années.
Au plaisir de te retrouver lors d'un autre Salon. Amitiés.
Maïti-
- ZIMMERMANN Jean-FrançoisLe 01/10/2013
Maïti, bonjour, J'ai surtout regretté de ne pas avoir salué mes ami(e)s, mais je crois qu'il convient de sanctionner par le mépris le plus absolu le comportement pour le moins désinvolte de certains organisateurs, heureusement rares ! Je ne suis pas à Rambouillet, car je suis invité le même jour à Annoeullin par un libraire qui défend mes couleurs avec beaucoup de conviction... grâces lui soient rendues ! Je vais bientôt mettre à jour l'agenda de mon site, jusqu'à la fin de l'année.
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