Fahrenheit 451, une pièce de David Géry

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Quentin Baillot 


Fahrenheit 451, une pièce de David Géry, d’après le roman éponyme de R. Bradbury.

avec
Quentin Baillot, Montag
Lucrèce Carmignac, Clarisse, vieille femme
Simon Eine, Sociétaire honoraire de la Comédie-Française, Faber
Gilles Kneusé, Granger, Opérateur 2, Black
Alain Libolt, Betty
Clara Ponsot, Midred
Pierre Yvon, Stoneman, Opérateur 1
Jean-François Zimmermann, un homme-livre
texte Ray Bradbury
adaptation, mise en scène, univers sonore David Géry
http://www.lephenix.fr/categories-phenix-tv/expresso-l-hebdo-du-phenix/expresso-283

 

La Société des Gens de Lettres m’avait contacté au mois de février dernier pour tenir le rôle d’un des homme-livre. J’ai accepté ce défi tout d’abord parce que ce (tout petit) rôle me permettait de vivre une expérience unique qui ne se représenterait pas : jouer auprès de grands comédiens, sur une scène nationale, dans un superbe théâtre, devant plusieurs centaines de spectateurs, et ensuite de dire un texte extrait de mon dernier ouvrage, « De silence et d’ombre », texte qui s’incluait parfaitement à la fin du dernier acte.


- Avez-vous songé que les livres parlent entre eux ?
- Comment cela ?
- Un auteur, dans son livre, évoque un autre auteur et ainsi de suite. Une bibliothèque est un vaste murmure de messages transmis au travers des générations, de questions soulevées, d’hypothèses ou de certitudes affichées.
- Et ils ont toujours réponse à toutes les questions ?
- Jamais. Mais ils sont sûrs de leurs erreurs !

Est-il utile d’insister sur le trac qui s’est emparé de tout mon être en gravissant les degrés qui menaient à la scène ? Certes, je n’étais pas le seul comédien amateur embarqué dans cette « galère », mais tout de même !
Heureusement, le professionnalisme de David Géry, le metteur en scène, et son habitude de travailler avec des débutants – il dirige un atelier théâtre – ont contribué à nous dégourdir.

Et quel instant de bonheur que de faire la triple révérence sous les applaudissements du public enthousiaste ! Mon Dieu, comment peut-on encore être si cabot à soixante ans passés !

Extrait d’un article de Myriam Zenini dans La Voix du Nord du samedi 30 mars 2013 :

«Fahrenheit 451», un sujet théâtral ? Assurément, pour le Phénix et le metteur en scène David Géry. Ce dernier a adapté le livre le plus célèbre de l’auteur Ray Bradbury, un spectacle actuellement en tournée, joué ce soir sur la scène valenciennoise. Il y a ajouté des plus: une collaboration avec le groupe F F et la participation d’amateurs.
Dans un pays indéterminé, dans un avenir indéfini, la possession de livres est strictement prohibée : selon le gouvernement, ils empêcheraient d’être heureux… Cette amorce bien connue est celle du livre culte, Fahrenheit 451, écrit en 1953 par Ray Bradbury. Aujourd’hui et demain, sur la scène du Phénix à Valenciennes, le livre devient pièce de théâtre, grâce aux bons soins du metteur en scène David Géry.
Après Bartleby , d’Herman Melville en 2004, ce Valenciennois d’origine adapte encore une fois une œuvre littéraire en pièce de théâtre. Avec conviction, puisqu’il s’agit avant tout de parler de résistance. Et que Fahrenheit 451, déjà adapté au cinéma par François Truffaut en 1966 est à ses yeux plus qu’un roman d’anticipation. « Fahrenheit 451 offre une vision prémonitoire de notre époque avec ses baladeurs (les coquillages), ses écrans plats géants (les murs-écrans) et leurs programmes décervelants de télé-réalité (la famille), l’invasion de la publicité, ses guerres éclairs… L’univers dépeint dans cette œuvre est semblable à ce monde dans lequel nous vivons, où une chose en chasse une autre, une actualité, une autre actualité (…) » indique David Géry dans le dossier de présentation de la pièce.
Fahrenheit 451 a du fond, donc, mais aussi de la forme. D’abord de par son association avec le Groupe F, qui assure le volet pyrotechnique de la représentation. Autrement dit, « il y aura de vraies grosses flammes sur scène » ce soir et demain, indique-t-on au Phénix. Mais pas de panique : tout sera fait dans le respect des « normes que cela implique ».
Modernité
Et puis il y a l’intervention d’amateurs. Sans trop en dire non plus, sachez seulement que David Géry caressait l’idée de travailler avec des amateurs. Ça tombe bien, puisque dans le cadre des ateliers nomades, mis en place par le directeur du Phénix Romaric Daurier il y a quatre ans, des habitants du Hainaut sont invités à prendre part à différentes actions menées par la scène valenciennoise. Dans le cas de Farenheit 451, huit personnes ont été invitées à choisir un extrait d’un livre qui leur tient à cœur. Seront donc lus sur scène de très courts passages d’Une vie, de Maupassant, de 1984, de Georges Orwell mais aussi duManifeste du parti communiste. Ce choix, engagé est celui d’Abdeljalil Benamara, Valenciennois parti vivre à Bethune. Lui a choisi de participer à ce spectacle parce qu’il connaît le metteur en scène, mais aussi parce que le sujet, celui de la résistance, lui a plu. Quant à Monique Jarzyna, elle a choisi Joseph Anton, l’autobiographie de Salman Rushdie : « C‘est une illustration vivante de la censure actuelle ». Aiguillée sur le spectacle par la Maison de quartier de centre-ville, Monique a redécouvert la lecture, mais aussi Fahrenheit 451. « Je l’avais lu quand j’étais étudiante, dans les années 60, et je suis époustouflée, parce qu'à l'époque, c’était de la science-fiction et aujourd’hui, c’est la réalité ».

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