LA VOIX DU NORD, 10 09 2011, une reportage sur J.F. Zimmermann

 

 

LA VOIX DU NORD

 

 

 

 • L'homme qui voyage au XVIIe siècle prépare la suite de son premier roman


samedi 10.09.2011

La Voix du Nord

     Jean-François Zimmermann a publié «L'Apothicaire de la rue de Grenelle». L'action se situe au XVIIe... et tient en haleine.
|  • LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ, JEAN-FRANÇOIS  ZIMMERMANN |

 

     Lorsqu'il était gamin, il lisait déjà un livre par semaine. Ça a continué. Et à force de dévorer des bouquins, il arrive qu'on se mette un jour à en écrire. C'est ce qui est arrivé à Jean-François Zimmermann, un Marcquois d'adoption. En mars, il a sorti un roman, « L'Apothicaire de la rue de Grenelle », dont l'action se situe au XVIIe siècle. Il prépare la suite (après nous avoir laissés sur notre faim), et aussi une biographie d'un marin du XVII e siècle. Quel appétit !


PAR PHILIPPE LEROUX
lambersart@lavoixdunord.fr

     On peut faire commerce de vins et spiritueux et s'intéresser à autre chose qu'à un Saint-Émilion ou un Clos de Vougeot. Jean-François Zimmermann a été agent commercial. En 1980, il avait même créé son agence, mais la passion, c'était les lives chez cet ancien nouvelliste qui s'est lancé dans le roman.
     Du haut de ses soixante-cinq ans, ce Marcquois d'adoption (il est né à Paris, de mère nordiste, et a passé une grande partie de sa vie en Bretagne) garde une passion intacte tout à la fois pour les livres et l'Histoire. Tout de même, il lâche dans un sourire : « Je lis toujours beaucoup, mais mon travail d'écriture et de documentation me prend du temps. Je me tiens donc au courant des nouveautés, je vais au café littéraire de Lambersart, mais je ne lis que ce qui peut m'être utile, des bouquins relatifs au XVIIe siècle. » Et pourquoi ? Pour avoir la réponse, il suffit de lire son premier roman, sorti en mars, "L'Apothicaire de la rue de Grenelle", l'action se passe à cette époque : « J'ai eu envie d'écrire quelque chose sur les galères, un roman dans l'univers des galériens. Mais l'écrivain n'est pas forcément maître du destin de sa plume : les galères, c'est le dernier chapitre ! » Bond en arrière. À classer dans le genre « roman historique », en tout cas... « Ça ne veut rien dire, roman historique. Il est classé dans ce genre parce qu'il fallait le classer quelque part. Un roman historique ne se situe pas à l'époque contemporaine, mais où commence-elle l'époque contemporaine ? » En fait tout est parti de plus loin dans le temps, avec un bond en arrière dans le XIe siècle, à la suite de la visite d'une abbaye cistercienne : « J'avais été séduit par l'architecture, par cette beauté épurée, la pierre, le bois. » Jean-François Zimmermann s'était donc lancé dans l'écriture d'un roman se situant au XIe siècle, justement.
     Le manuscrit est resté à l'état... de manuscrit. Couronné par un 1er prix des Arts et Lettres de France, il pourrait sortir d'ici la fin de l'année, peut-être sous le titre "De silence et d'ombre". En attendant, les recherches documentaires ont emmené l'auteur au XVIIe siècle, où il semble avoir pris résidence.
Un souci de vérité historique bien ancré. « Pour moi, c'est essentiel, on ne doit pas tricher, je veux qu'un historien puisse lire mon livre sans me prendre en défaut. » Mais les personnages sont fictifs ? D'abord, ils ne le sont pas tous, ensuite ce n'est pas une raison, comprend-t-on. Il nous montre un plan de Paris dessiné en 1652 pour le futur Louis XIV : « J'en connaissais l'existence. Il y en a dix dans le monde. Je l'ai trouvé chez un libraire, près de Rennes. Si on écrit quelque chose qui se passe à Paris au XVIIe - et Paris est le cinquième personnage de "L'Apothicaire de la rue de Grenelle" - et qu'on se sert d'un plan du Paris d'aujourd'hui, l'historien va froncer le sourcil. 
     Si la suite de l'Apothicaire est en chantier, Zimmermann s'est lancé dans la biographie romancée d'un marin du XVIIe, le comte de Forbin. « Bon sang, personne n'en parle, de cet homme. J'espère qu'on ne va pas me piquer l'idée », rit l'auteur, parti à la recherche de témoignages, épistolaires ou autres ; « Beaucoup de gens l'évoquent, tels Colbert ou Choisy. Je reconstruis le personnage par ces témoignages.
     C'est une approche journalistique. » C'est vrai qu'il a été correspondant de presse il y a quinze ans... •
« L'Apothicaire de la rue de Grenelle », éditions du Bord du Lot. 441 pages. 21 E. http://www.jfzimmermann.com

Ajouter un commentaire