Le roman historique

Définition du roman historique
  • Le roman historique

     

      Le roman historique – acte 1
      Vaste sujet. Quelles sont les raisons qui poussent un écrivain à placer une histoire au cœur de l’Histoire ? Les ressorts qui animent un récit sont les mêmes, que celui-ci soit situé à l’époque contemporaine ou dans le passé. L’Homme, dans ses motivations, dans tout son être, est immuable depuis des milliers d’années. Donc, l’univers fictionnel n’est que répétitions et redondances. Les grands thèmes sont éternels. Il suffit pour s’en convaincre d’entreprendre une plongée au cœur de la mythologie.  Toute fiction située dans le passé, proche ou lointain, est, peu ou prou, un roman historique. Qu’il s’appuie sur l’Histoire ou s’y dissimule, qu’il la respecte scrupuleusement ou la triture, l’auteur la place à son service. Des Historiens célèbres, ont été et sont encore tentés d’utiliser leurs précieuses connaissances pour donner chair, souvent avec un brio inégalé, à des personnages inventés et criant de vérité. L’écrivain non historien, mais passionné d’Histoire, est confronté à son cruel manque de connaissances s’il veut respecter la vérité historique. Il lui faut, soit s’appuyer sur un Historien en sollicitant sa contribution, soit se documenter furieusement. Il n’est pas sans en retirer beaucoup de plaisir et d’enrichissement personnel. 

    « L’apothicaire de la rue de Grenelle » est né d’un curieux cheminement. Le premier roman dont je me suis rendu coupable, « De silence et d’ombre », se nichait entre haut et bas Moyen Age, en pleine première croisade. Il est encore en l’état d’un manuscrit de six cents pages, non publié. Au cours de ses pérégrinations, mon héros est amené à emprunter une galère pour se rendre de Byzance à Antioche. Moyen de transport maritime commun pour l’époque, la galère était mue par des galériens qui n’étaient pas encore des condamnés, mais, soit des hommes qui choisissaient cet état pour subsister, soit des esclaves. Des recherches en documentation sur les galériens m’ont fait découvrir, tout à fait fortuitement, un recueil contenant les mémoires d’un certain Jean Martheille condamné pour fait de religion par le Roi-Soleil dans la dernière décade du XVIIème. Ce récit vivant et parfaitement explicatif des usages et des mœurs réglant la vie à bord de ces bagnes flottants m’a passionné et donné l’envie d’écrire une histoire se déroulant dans cet univers si particulier. Deux années furent nécessaires pour effectuer ce bond du Moyen Age au XVIIème, me former à un autre langage (de Saint Bernard à Molière !) et étudier minutieusement cette période de l’Histoire. Tout ceci pour aboutir à « L’apothicaire de la rue de Grenelle », roman de 444 pages dans lequel les galères n’occupent qu’une trentaine de pages !

    Voilà bien là – s’il en était besoin – démontré que l’auteur est l’esclave de ses personnages et de l’histoire qu’ils écrivent sans lui demander son avis !

    JF Zimmermann